
FITNESS: COMMENT LA SALLE DE SPORT EST REDEVENUE TENDANCE
En une vingtaine d’années, le regard que porte la société sur le corps de l’homme a énormément évolué.
Au début des années 90, un homme qui se montrait soucieux de son apparence et souhaitait prendre soin de son corps était généralement perçu comme étant homosexuel.
Pourtant, en 1994, Mark Simpson, un journaliste britannique souligne l’arrivée d’un genre nouveau : le “métrosexuel”. Défini comme s’affranchissant des stéréotypes liés à l’orientation sexuelle, ce dernier participe à une redéfinition de l’identité masculine en mettant en avant un désir de séduire à travers son physique ou encore ses activités.
Ce nouveau genre se normalise rapidement et devient un produit marketing.(Risselet Edouard, 2015)
​
Le culte du corps parfait est lié à plusieurs causes :
«Prendre soin de son corps est, depuis quinze ans, une tendance de fond, au centre de la vie des citadins. À partir de l'an 2000, on a assisté à une modification en profondeur de la société», déclare Frank Elie-Benzaquen, co-fondateur du Klay, club de sport haut de gamme situé à Paris.
Selon Franck Hédin, au départ, s’entretenir était une notion très présente dans les pays anglo-saxons et les pays nordiques tandis qu’en France la tendance était plutôt à l’hédonisme. Cependant, une certaine pris de conscience de la population a fait ressurgir la nécessité du bien-être ceci s’expliquant notamment avec la campagne “Manger, Bouger”* à la portée de tous ou encore par le sport sur ordonnance voté par l’Assemblée en 2015.**
En 2015, la première résolution notée par Google était “faire du sport”.
Le rapport au corps de l’homme a également été influencé par la publicité. On a pu le voir notamment via les égéries masculines, généralement de grands sportifs, dévoilant quasiment constamment un physique athlétique. Les médias se sont ainsi emparés du phénomène glorifiant les corps musclés et publiant dans chacune de leurs éditions des conseils pour obtenir le corps parfait. A titre d’exemple, le magazine américain Men’s Health, distribué en France depuis 2008. (Risselet Edouard, 2015)
​
Aujourd’hui, faire du sport permet de se retrouver, c’est devenu un moyen d'exister. “Dans un monde d'obsolence, celui de l'humanité assise, le contrôle de soi est impératif. Parce qu'exercer un contrôle sur son corps, c'est avoir un contrôle sur sa vie» déclare David Le Breton, sociologue.
En quinze ans, le marché du fitness s'est beaucoup professionnalisé et on observe une hausse dans le développement de ce secteur grâce à l’arrivée des offres low-cost.
Selon, Franck Hédin «le renouveau du fitness vient de la diversité des activités proposées, plus proches de la vie quotidienne».
La nouvelle tendance tend donc à redorer l’image du fitness et contribue à changer en profondeur les préjugés quant aux sportifs en salle.
​
​
Enfin comme évoqué dans l’introduction les influenceurs jouent un rôle important dans cette démocratisation du fitness. En effet, selon certains spécialistes, le phénomène que représentent les influenceurs fitness est extrêmement bénéfique pour les salles de sport.
Pour rappel et à titre d’exemple, 48% des utilisateurs Facebook disent se connecter au réseau social lorsqu’ils font du sport et selon une étude Youtube est devenu un véritable terrain de sport mondial : en effet 52% des personnes interrogées estiment que YouTube est l’une des sources les plus sûres pour les infos sportives et 65% des personnes interrogées préfèrent regarder des vidéos de sport et de fitness sur YouTube parce qu’elles sont accessibles partout. (Thinkwithgoogle.com, 2016)
Alors pourquoi m’être interessée particulièrement à Instagram et Youtube plus qu’aux autres médias sociaux ? Parce que ces derniers représentent les deux principaux vecteurs d’influence pour les influenceurs et j’en aborderai les raisons dans le prochain article.
​
​
*(Lancé à la rentrée 2004, le site Manger-Bouger a pour objectif de mettre les recommandations du Programme national nutrition-santé (le PNNS a débuté en 2001 et en est à sa troisième version en 2012)
​
** (L'Assemblée a voté vendredi 10 avril un amendement autorisant les médecins à prescrire des activités physiques adaptées aux pathologies.)